100.
— Barry, je suis chez Maggie. Je suis sur quelque chose.
Enfin, j’espère. Non, je pense qu’il y a vraiment du nouveau.
Norma avait pris la précaution de refermer derrière elle la porte du bureau, et pourtant elle chuchotait.
— J’écoute, lui dit Barry.
— Vous vous souvenez du fusil avec lequel on a tué Will ? Eh bien, Mme Leigh a vu Will le trimbaler le soir du meurtre. Il était au country-club et j’ai de plus en plus l’impression que ce club a joué un rôle dans cette sombre affaire.
— Que fabriquait-il au club avec le fusil ?
— C’est la première question que je me suis posée, lui répondit-elle, dans un tel état d’effervescence que le ton de sa voix grimpait. S’il est allé au club, c’est précisément pour aller le chercher. C’est là qu’il a dû le mettre quand Maggie lui a ordonné de s’en débarrasser. Elle dit qu’elle a fouillé toute la maison sans le trouver. Et pour cause, puisqu’il était au club.
Au bout d’un long silence, Barry s’interrogea :
— D’accord, mais quel intérêt ? Il aurait organisé toute une mise en scène avant de se suicider, c’est ça, Norma ? Un coup monté pour piéger Maggie ?
— Je ne sais pas encore, avoua Norma, perplexe et frustrée.
Je n’ai rien de plus. Cette histoire me dépasse. Mais ce dont je suis sûr, c’est que les flics savaient que Will est allé chercher le fusil et qu’ils n’ont rien dit. Il y a quelque chose de pourri au royaume de Bedford et je vais trouver quoi, qui et pourquoi.
— Bouffez-les, Norma.
— Grrrr.